Les pays européens ont progressivement perdu la production de biens peu sophistiqués (habillement, chaussures…) au profit des pays émergents (surtout en Asie). Puis, ces derniers sont montés en gamme : la production industrielle totale a crû de 13 %, entre 1991 et 2003, dans la zone euro ; elle a augmenté de 50 % à 450 % dans les pays émergents d’Asie, ainsi qu’en Europe centrale. Les pays européens sont donc gravement menacés. Comment réagissent-ils ?
Patrick Artus examine ici quatre cas : celui de l’Allemagne, de la France, du Royaume-Uni et de l’Espagne, les deux premiers pays se spécialisant plutôt dans les biens d’équipement, les deux suivants dans… rien. Analysant leurs balances commerciales respectives ainsi que la structure de l’emploi par secteurs, l’auteur montre que l’Allemagne a conservé des gains de productivité importants, au contraire de la France où la productivité décline comme en Espagne, à l’inverse du Royaume-Uni…
Deux logiques ainsi s’affrontent, conclut Patrick Artus : celle qui favorise la croissance à court terme (l’Espagne) et celle où une stratégie de spécialisation permet des gains de productivité favorables à une croissance économique à long terme (Allemagne, Royaume-Uni).
Quelle stratégie de spécialisation en Europe ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 299, juillet-août 2004