Cet ouvrage très documenté explore un désir sociétal et politique complexe et particulièrement mal connu : le désir d’écologie. Pour le cerner, les auteurs se fondent sur l’enquête SVEN (Style de vie et environnement) menée en partenariat par Sciences Po, le CREST (Centre de recherche en économie et statistiques) et le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), publiée en 2018, et à laquelle plusieurs d’entre eux ont participé. Mais ils s’appuient aussi sur la compilation d’un grand nombre d’études qui concernent à la fois la conscience écologique des Français et l’évolution de leurs pratiques environnementales.
L’analyse se déploie en croisant les indicateurs de « conversion écologique » — déclaratifs ou comportementaux — avec les critères d’âge, de genre, de catégorie sociale, d’orientation politique et de localisation géographique. Son apport fondamental consiste à distinguer, dans la notion de « conversion écologique », trois composantes qui apparaissent, à l’analyse, assez peu corrélées : la prise de conscience environnementale ; la frugalité des comportements (subie ou choisie) ; la méfiance vis-à-vis du progrès technique et des acteurs qui s’en réclament, qu’ils soient privés ou publics.
Cette clef d’analyse permet aux auteurs de remettre en cause quelques idées reçues :
— La prise de conscience des défis écologiques n’est plus l’apanage d’une catégorie de privilégiés (les fameux bobos urbains). Elle est désormais assez bien partagée dans toutes les catégories soc...
