Capitalisme et management se trouvent incontestablement confrontés au burn out (l’épuisement professionnel) et au bore out (l’ennui au travail). Dans ce contexte préoccupant, l’anthropologue américain David Graeber rencontre le succès, à l’échelle internationale, avec son livre sur les « bullshit jobs » (les métiers « à la con »), dans lequel il soutient que près d’un emploi sur deux ne sert déjà à rien.
Ouvertement anarchiste, figure appréciée dans l’univers des nouvelles radicalités – il fut un des piliers du mouvement Occupy Wall Street – et professeur à la London School of Economics (LES), David Graeber a écrit des essais remarqués sur la dette publique ou la bureaucratie. Un vif article publié en 2013 dans la revue britannique radicale Strike l’a rendu vraiment célèbre : sous le titre « Le phénomène des métiers à la con [1] », il s’y étonnait de la proportion croissante d’employés occupés ...