Le sport le plus populaire et le plus médiatisé de la planète n’échappe pas aux tentatives de régulation politique. La Commission européenne vient à cet effet de publier une étude [1] dont le contenu peut surprendre à l’heure de la rigueur budgétaire. Lors de la saison 2010-2011, ce sont près de trois milliards d’euros qui ont été mobilisés pour les seuls transferts de joueurs. Cette somme est sept fois supérieure à celle déployée lors de la saison 1995-1996, marquée par le fameux arrêt Bosman [2], véritable catalyseur à la libéralisation des marchés des transferts (multiplication par trois du nombre de joueurs échangés chaque saison entre 1995 et 2010). L’emprise de l’argent et les jeux de pouvoir liés à l’économie du football se sont fortement développés au cours des dernières années.
En dépit des tentatives de Bruxelles avec l’UEFA (Union of European Football Associations) et la FIFA (Fédération internationale de football association), la construction d’un cadre réglementaire commun demeure l’un des maillons faibles du football européen. Ces tendances viennent heurter la logique d’équité qui est censée régir le monde du sport. La compétitivité des clubs et des championnats est donc totalement déséquilibrée [3], du point de vue tant financier que politico-médiatique. La convergence des règles financières n’est toujours pas au rendez-vous dans l’Eu...