Du haut de leurs pyramides disciplinaires, les scientifiques contemplent 50 millions d’années d’Histoire, et s’arment d’algorithmes et de courbes pour prédire l’avenir de la planète et de notre espèce, exercice périlleux en temps de grands bouleversements, où la simple extrapolation n’est plus de mise. Or nous sommes à l’aube d’une vaste rupture.
Paléoanthropologue, Pascal Picq s’intéresse particulièrement à l’évolution des primates, dont les quelque 200 familles incluent l’Homo sapiens. Il passe d’abord en revue une douzaine d’espèces de singes, scrutant leurs structures sociales et pratiques du pouvoir pour dégager des traits dominants proches de nos actuelles préoccupations : famille, sexualité, solidarité, dominance, coalitions, justice, soumission, économie, territoire, migrations, etc. Il en ressort que l’Homo sapiens, en dehors de la maîtrise du verbe et d’une certaine capacité d’abstraction, ne vaut guère mieux, socialement parlant, que beaucoup de macaques, chimpanzés ou gorilles, par exemple. Avec une mention spéciale pour les sing...
