Le deuxième volume du rapport sur » Le travail dans le monde « , que publie ce mois-ci le Bureau International du Travail (BIT) lance d’abord un avertissement : la récession de la dernière décennie, ainsi que la rupture de l’équilibre entre objectifs sociaux et économiques ont entraîné, indique le rapport, une détérioration générale de la situation du travail dans le monde. Nombre de pays tentent d’opérer le redressement économique dont ils ont besoin au détriment des dépenses sociales telles que celles occasionnées par la sécurité sociale, la formation professionnelle ou l’amélioration des conditions de travail. Face aux dangers d’une telle tendance, le Directeur général du BIT, M. Francis Blanchard, souligne combien il serait » grave de penser que, même en période de stagnation économique, les questions sociales doivent être reléguées au second rang. Le développement économique, affirme-t-il, n’est pas une fin en soi, mais un moyen d’atteindre un objectif social, à savoir une vie meilleure pour tous et en particulier pour les plus défavorisés « .
Le rapport passe ensuite en revue certaines tendances telles que l’abolition et les réminiscences du travail forcé, l’évolution d’un syndicalisme dont les effectifs baissent mais dont la fonction se transforme, l’engagement des organisations d’employeurs dans le débat public, l’incertaine accession des femmes à l’égalité de traitement, le rétrécissement des crédits de formation, la persistance du lourd tribut des accidents du travail, sans oublier bien sûr de dénoncer le chômage des jeunes et de faire écho à la controverse sur la réduction du temps libre.
De ce vaste panorama, nous extrayons quelques-uns des enseignements-clefs concernant l’évolution des syndicats, le travail féminin et les accidents du travail.
