Quelles sont « les pratiques émergentes d’organisation du travail et de gestion des compétences dans les usines qui modernisent avec succès leur outil de production » ? François Pellerin et Marie-Laure Cahier ont cherché des réponses concrètes sur le terrain, rassemblant une vingtaine de témoignages de dirigeants d’entreprises manufacturières « pionnières », des petites et moyennes entreprises (PME), ainsi que de grandes entreprises comme Bosch France, Michelin [1].
PELLERIN François, CAHIER Marie-Laure, « Organisation et compétences dans l’usine du futur. Vers un design du travail ? « , Presses des Mines / La Fabrique de l’industrie, octobre 2019, 132 p.
François Pellerin, chercheur associé à Mines ParisTech, est très impliqué en Nouvelle-Aquitaine dans le projet « Usine du futur », mais les deux auteurs prennent d’emblée de la distance avec cette appellation. Elle donne à croire qu’il s’agit d’un problème pour demain, alors que destransformations s’imposent en urgence pour que nos usines aient un futur. La constatation fondamentale est que « leur transformation est globale et culturelle, avant même d’être technologique ». Tout se résume au constat sévère de Pierre Veltz [2] lors d’une table ronde tenue à Futuribles en 2015 : « deux usines de yoghourts, absolument identiques, mêmes qualifications, niveaux de salaires très proches », l’une en France, l’autre en Allemagne, ont un coût à la tonne produite de 50 % supérieur en France. À cause de différ...