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Occupation des bâtiments non résidentiels

L’ADEME (Agence de la transition écologique) et le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) ont conduit en 2020 une démarche de prospective intitulée « Imaginons ensemble les bâtiments de demain ». Cette réflexion a abouti à un ensemble de matériaux accessible sur le site dédié, dont quatre scénarios à l’horizon 2050 et 22 fiches variables. Ces dernières sont réactualisées et publiées, chaque mois, sous forme de Repères sur le site de Futuribles.

Synthèse

  1. La mutation du secteur des bureaux se confirme dans l’après-Covid et semble mener à une baisse globale des surfaces de bureaux.
  2. Les bureaux restants continuent leur reconfiguration : flex office, développement du coworking.
  3. La réaffectation des surfaces de bureaux vers d’autres usages (par exemple, le logement) reste un phénomène de niche.
  4. L’activité du commerce physique n’a pas retrouvé ses niveaux en volume d’avant-crise, le e-commerce de biens (et la construction d’entrepôts associés) ralentit également.
  5. Les nouveaux besoins d’espaces et de bâtiments dans le contexte post-Covid et de crise géopolitique s’orientent vers des bâtiments industriels, dans une optique de relocalisation d’activités sur le territoire français. Ainsi, la demande émergente porte sur des bâtiments autres que tertiaires.
  6. Les bâtiments scolaires et de santé continuent à être confrontés aux incertitudes à venir liées à la baisse de la natalité et au vieillissement de la population.

Pourquoi est-ce important pour le bâtiment et l’immobilier ?

Les bâtiments abritent l’activité humaine et notamment l’activité économique : toute variation des modalités de cette activité économique aura des répercussions sur les besoins de bâtiments, à la fois sur leur nombre et leur surface (nombre total de mètres carrés, surface des bâtiments…), sur leur localisation et sur leur forme.

En 2020…

En 2020, l’analyse rétrospective que nous faisions sur les occupants des bâtiments non résidentiels, dans le cadre de l’étude prospective Imaginons ensemble les bâtiments de demain, faisait apparaître les points suivants :

  • La principale tendance des transformations du tissu économique français au cours des 50 dernières années est sa tertiarisation, adossée à la « servicialisation » de l’économie et au développement de la société de consommation, des loisirs et du temps libre.
  • Ces transformations ont fait évoluer la demande en bâtiments non résidentiels : baisse de la construction de locaux industriels, essor des bureaux et du commerce (désormais les deux premiers secteurs en termes de surface dans le parc tertiaire).
  • Les autres secteurs ont évolué en fonction de la démographie et de l’aménagement du territoire. Par exemple, les surfaces dédiées à l’enseignement ont crû de façon importante.
  • Les espaces de bureaux sont confrontés à des mutations récentes, sous l’effet notamment du numérique. Le travail s’automatise et peut de manière croissante se faire à distance.
  • Le commerce est également en pleine mutation : développement du e-commerce et de la logistique, baisse de l’attrait des hypermarchés, augmentation de la vacance commerciale, mais regain du commerce de proximité, adaptation de l’offre commerciale (mutation des centres commerciaux vers les loisirs).
  • Le vieillissement entraîne des besoins liés à la santé, même si une partie de l’activité associée est réalisée à domicile.

Mise à jour 2023

Post-Covid : zone de turbulence pour le secteur tertiaire

En ce qui concerne la construction de locaux tertiaires, sur la période 2019-2023 [1], l’ensemble des métiers de la construction s’est trouvé à l’arrêt ou ralenti au moins un an, d’où un effet de rattrapage à partir de mai 2021. Il est de courte durée car l’ensemble du secteur des surfaces de locaux non résidentiels ralentit depuis avril 2022. En effet, de septembre 2022 à août 2023, les surfaces totales effectivement mises en chantier sont en baisse de près de près de 16 % par rapport aux 12 mois précédents. Seul le secteur de l’hébergement hôtelier évolue à la hausse avec les bâtiments publics ou d’intérêt collectif qui augmentent, ainsi que les bâtiments industriels (mais faiblement) ; tous les autres locaux tertiaires sont en baisse.

Plus largement, l’effondrement de l’investissement l’immobilier d’entreprise au second semestre 2023 [2] pourrait correspondre, sur l’ensemble de l’année 2023, à une division par deux de l’investissement par rapport aux 10 dernières années. Cet effondrement s’explique, selon différents experts, par l’attentisme des investisseurs vis-à-vis des taux d’intérêt. Conjoncturellement, les entrepôts paient le plus lourd tribut de cette baisse.

Surface de locaux cumulée sur 12 mois (en milliers de mètres carrés)

La mutation du secteur des bureaux se confirme dans l’après-Covid et semble mener à une baisse globale des surfaces

Le secteur des bureaux connaît d’importantes évolutions depuis 2020. Le contexte d’augmentation des coûts opérationnels et immobiliers, conjugué à davantage de télétravail, semble pousser les entreprises à réduire leurs surfaces. Une étude réalisée en 2023 par Coda Stratégies pour l’ADEME confirme la baisse des surfaces dans le tertiaire, en raison du télétravail qui a perduré après la pandémie [3].

En Île-de-France, la demande placée de bureaux commercialisés sur le premier trimestre 2023 est en baisse de 11 % en surface par rapport à la moyenne de la décennie précédente [4]. C’est la demande placée sur les surfaces intermédiaires, entre 1 000 et 5 000 mètres carrés, qui diminue le plus, et les grandes surfaces qui résistent le mieux, avec une moindre baisse. Le taux de vacance augmente en Île-de-France, de manière continue depuis 2021, et atteint 8,3 % du parc de surfaces de bureaux au troisième trimestre 2023.

La géographie de la demande de bureaux évolue également :

  • En Île-de-France, on note un attrait accru pour le centre de la métropole parisienne au détriment de la périphérie (moindre taux de vacance). Le travail hybride, sur site et à distance, favorise les localisations en hypercentre, plus accessibles à tous.
  • Sur l’ensemble du territoire, dans les zones peu attractives, la dévalorisation des bureaux et l’exigence de performance énergétique pourraient conduire à un retrait du marché des biens les moins efficients sur le plan énergétique. Le modèle « sans bureaux » dans des très petites et moyennes entreprises (TPE-PME) pourrait néanmoins conduire à mutualiser les espaces et / ou à opter pour des espaces de coworking à proximité des domiciles.

Dans ce contexte, les surfaces neuves de bureaux autorisés sont en forte baisse depuis février 2023, celles de bureaux effectivement commencés le sont aussi (moins 13,3 %) par rapport à l’année précédente.

Taux d’évolution des surfaces de bureaux autorisés et commencés par rapport aux 12 mois antérieurs (en %)

Les bureaux restants continuent leur reconfiguration (flex office, développement du coworking…)

En parallèle, les espaces de bureaux restants voient leur configuration évoluer. La réduction de la demande d’espaces tertiaires plus flexibles peut conduire à une réorganisation des surfaces et de la gestion des espaces tertiaires eux-mêmes :

  • Les aménagements de bureaux sont désormais davantage réalisés en flex office pour gérer les flux de salariés et réduire les dépenses. Les grands groupes sont engagés dans une baisse absolue de 25 % à 30 % des surfaces évoquées, à court terme [5].
  • Le nombre d’espaces de coworking [6], où les bureaux peuvent être loués pour une heure ou un mois à un prestataire qui gère ces espaces et leur matériel, a augmenté de 60 % entre 2019 et novembre 2021 (2 787 espaces recensés), en lien avec les confinements et la pandémie. Les quatre principaux acteurs de ce marché (WeWork, Morning, Wojo et Spaces), qui totalisaient 200 000 mètres carrés de surface de bureaux à eux quatre en 2019, en géraient, fin 2021, 300 000 mètres carrés. Si les espaces de coworking étaient initialement très parisiens, c’est surtout dans les grandes villes de province qu’ils se développent désormais. Les espaces de bureaux exploités en prestation de services représentaient 1,5 % des surfaces de bureaux en Île-de-France en 2021 ; ce chiffre pourrait monter à plus de 2 % en 2024 [7].
  • Les tiers-lieux continuent leur développement. Ils sont souvent issus d’une initiative locale, le plus souvent en coordination avec les collectivités territoriales. Leur usage peut être très varié : lieu de réunion pour des associations, espace de télétravail, de formation, de service de santé, laboratoire d’impression 3D, voire parc de machines partagées entre PME, etc. Le rapport France tiers lieux 2021 [8] estimait le nombre de tiers-lieux en France à plus de 2 500 en 2021, contre 1 800 en 2018. Le « panorama des tiers-lieux [9] » évalue leur nombre à 3 500 en 2023. Les tiers-lieux sont soutenus par 300 des Fabriques de territoires [10] implantées, avec l’aide de l’État, pour moitié dans les quartiers prioritaires de la ville, pour l’autre moitié dans les zones rurales. Par ailleurs, 100 tiers-lieux ont été labellisés « manufactures de proximité [11] » entre décembre 2021 et juin 2022, avec un financement spécifique de 30 millions d’euros de l’État, à destination des entrepreneurs (TPE et artisans). En termes d’espaces utilisés, il est possible que les tiers-lieux, notamment professionnels, utilisent les espaces de bureaux vacants. La diversité des tiers-lieux questionne leur avenir sur de nombreux enjeux, illustrés par les débats des rencontres qui se sont tenues en 2022 [12], en particulier : comment ces lieux intermédiaires peuvent-ils conserver leur dimension d’innovation et d’expérimentation malgré le processus d’institutionnalisation en cours (reconnaissance et labellisation par les pouvoirs publics locaux et nationaux) ? Entre subventions publiques et recettes commerciales, quel est le modèle économique ?

La réaffectation des surfaces de bureaux vers d’autres usages reste un phénomène de niche

La perte d’attractivité des bâtiments de bureaux ouvre davantage d’opportunités de transformation en habitat ou autre (coworking qui reste du bureau, tiers-lieux…).

En ce qui concerne plus spécifiquement la transformation de bureaux en logements, une étude récente de la Banque de France [13] indique qu’il s’agit d’un phénomène rare en France, qui s’explique par le fait qu’il est très régulé et lourd sur le plan matériel et administratif. Entre 2015 et 2019, il y a eu 10 474 conversions de bureaux en logements, correspondant à une surface de 2,1 millions de mètres carrés, ce qui représente 1 % de la surface des nouveaux logements ou 0,05 % de la surface totale des logements. Bien que modeste, cette part est en augmentation depuis 2009. En supposant que 15 % des salariés travaillent depuis leur domicile deux jours par semaine, la part de conversion de bureaux en logements pourrait augmenter de 1,6 % par rapport à la valeur moyenne passée [14].

Des activités de commerce en repli

Les principales tendances concernant les bâtiments de commerce dépendent de la situation du secteur. Ainsi :

  • Pour les commerces physiques, les ventes en magasin en 2022 s’établissaient (en volumes vendus) en dessous de leur niveau de 2019, certains secteurs (habillement, chaussure, cadeaux-jouets) étant particulièrement touchés [15]. Les surfaces neuves de commerces physiques autorisés ont certes encore augmenté — de 6,7 % sur un an (de mai 2022 à avril 2023) —, mais les surfaces effectivement mises en construction sont stables (– 0,2 %). Ceci pourrait être dû à l’inflation qui touche le prix des matériaux de construction et à la hausse des taux d’intérêt qui pousse les acteurs à retarder les mises en chantier.
  • Pour le e-commerce, selon la FEVAD [16], en 2022, le chiffre d’affaires du commerce en ligne a bondi de 13,8 %. Cette moyenne cache une très forte disparité entre les ventes de produits, qui ont baissé de 7 % sur un an [17], et celles de services, qui ont progressé de 36 % (notamment transports, loisirs et tourisme) par rapport à 2021. Ce ralentissement des ventes de produits semble confirmé par celui des constructions d’entrepôts qui a baissé de presque 30 % entre septembre 2022 et août 2023.

L’apparition du commerce à livraison ultrarapide dans les grandes métropoles, pendant la pandémie, a eu pour conséquence le développement de dark stores ou entrepôts urbains de livraison. Cependant, en juin 2023, il apparaît que les principaux acteurs de ce commerce ultrarapide, comme Getir et Flink, font faillite et sont en redressement judiciaire [18]. Outre le changement de réglementation (depuis mars 2023, ils ne sont plus considérés comme des commerces mais comme des entrepôts, ce qui permet aux élus locaux de mieux les réguler), il semble que ces acteurs peinent à trouver un modèle économique.

Taux d’évolution des surfaces de commerces autorisés et commencés par rapport aux 12 mois antérieurs (en %)

Taux d’évolution des surfaces d’entrepôts autorisés et commencés par rapport aux 12 mois antérieurs (en %)

Relocalisation industrielle : de nouveaux besoins d’espaces et de bâtiments

L’année 2023 a été marquée par les annonces d’implantation d’usines de batteries dans la zone de Dunkerque et quelques relocalisations de fabrication de médicaments, ou encore de chargeurs ou de circuits intégrés [19]. Le cabinet d’audit PwC [20] estime que le mouvement de relocalisation a démarré, puisque 33 catégories de produits sur les 58 jugées propices et prioritaires à la relocalisation ont fait l’objet d’un investissement productif. Entre 2020 et 2023, ces relocalisations ont permis la création de 48 000 emplois et représentent un investissement de 47,1 milliards d’euros.

Ces nouvelles activités créent un besoin de foncier et de bâtiments de type industriel, différents des espaces de bureaux rendus disponibles par les évolutions récentes. En effet, dans un contexte de lutte contre l’artificialisation des sols, l’enjeu se déplace sur la disponibilité du foncier et sa qualité :

  • Aujourd’hui 28 % des parcs industriels sont déjà saturés, ils seront 41 % à l’horizon 2025 à l’aune de la loi et 93 % à l’horizon 2030 selon une étude de l’Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT) [21]. Cette pénurie de foncier est particulièrement importante pour les grands terrains, puisque seulement 3 % des intercommunalités disposent de plus de 100 hectares de surfaces prêtes à accueillir des projets. Un seul territoire, sur la carte de la Banque des territoires, dispose d’un site de plus de 100 hectares (124 hectares) et d’un seul tenant, c’est Châteauroux. Cette faible disponibilité s’explique aussi par la mauvaise connaissance par les collectivités des surfaces et des travaux nécessaires dans leurs friches industrielles.
  • Les friches industrielles occupent entre 90 000 et 150 000 hectares. L’État a demandé à la Banque des territoires de débloquer un milliard d’euros (en complément du « fonds friche » de 2021 doté de 650 millions d’euros), sous forme de prêts, entre 2023 et 2027, pour aider à la dépollution de ces friches industrielles. En effet, requalifier une friche coûte environ 10 fois plus cher qu’opter pour une artificialisation [22].

Bâtiments scolaires : quelle réponse à la baisse de la natalité ?

Les bâtiments scolaires (primaire, secondaire, supérieur) sont confrontés à de nouvelles incertitudes liées notamment aux évolutions démographiques :

  • Éducation primaire et secondaire : compte tenu de la baisse de la natalité mais aussi des regroupements d’établissements, le nombre d’écoles publiques (primaires et maternelles) diminue doucement (moins 1 % par an) tandis que celui des écoles privées sous contrat baisse moins vite, et que celui des écoles privées hors contrat augmente [23]. Dans le second degré (collèges et lycées), le nombre d’établissements a baissé de 1994 à 2000 et est stable depuis, voire réaugmente légèrement depuis 2021 ; la part d’établissements de l’enseignement public augmente depuis 2019 tandis que le nombre d’établissements privés sous contrat tend à diminuer depuis 2019 ; ceux hors contrat augmentent. À l’avenir, la poursuite de la baisse de la natalité devrait réduire les surfaces scolaires nécessaires dans le primaire et le secondaire, même si certaines classes sont dédoublées dans les zones d’éducation prioritaire.
  • Éducation supérieure : avec la massification des études supérieures, le nombre d’établissements d’enseignement supérieur a eu tendance à augmenter ces dernières décennies. Cependant, le taux de bacheliers atteint désormais 80 % des classes d’âge, ce qui peut apparaître comme un maximum. Ceci, conjugué à une baisse du chômage et à des classes d’âge jeune moins nombreuses, pourrait mettre un frein à l’allongement moyen de la durée des études, et donc aussi à l’augmentation du nombre d’établissements et des surfaces associées. Cependant, la hausse de la part de l’enseignement privé, dont le bâti porte davantage l’image de marque, pourrait représenter un relais de croissance dans le tertiaire pour les investisseurs. Aussi, il existe des incertitudes sur l’évolution des dynamiques immobilières de l’enseignement supérieur.

Bâtiments de santé : quelle réponse au vieillissement de la population ?

La population âgée de 75 à 84 ans est en train de connaître une croissance exceptionnelle, puisqu’elle devrait passer de 4,1 millions en 2020 à 6,1 millions en 2030 [24], avec un âge moyen de perte d’autonomie de 83 ans en moyenne [25]. Cette tendance lourde de la société française ouvre plusieurs perspectives :

  • Le développement des formes d’habitat communautaire pour personnes âgées. Les investisseurs (Xerfi Precepta) anticipent une progression de 4 % à 10 % par an en 2023 et 2024 dans l’immobilier de santé [26], principalement dans les bâtiments de santé à vocation résidentielle (maisons de retraite).
  • Dans le domaine de la santé (établissements de santé hors EHPAD [établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes] qui sont de nature plus résidentielle), le vieillissement de la population a été jusqu’ici contrebalancé par l’évolution des soins qui s’effectuent plus souvent à domicile ou en ambulatoire. Aussi, le nombre d’établissements (hôpitaux publics ou cliniques privées), ainsi que le nombre de lits dans ces structures [27] ont baissé entre 2013 et 2020 [28], davantage dans le public que dans le privé. Dans quelle mesure cette baisse continuera-t-elle dans le futur ou sera-t-elle rattrapée par le vieillissement de la population ?

Analyse prospective

L’analyse menée en 2020 nous avait amenés à identifier deux incertitudes clefs :

  • Quel impact des mutations des usages des bureaux et des commerces sur les surfaces ? Vont-elles se traduire par une réaffectation des surfaces correspondantes (moins de surfaces de vente mais plus de surfaces logistiques, moins d’espaces de bureaux individuels mais plus d’espaces de convivialité…) ou par une baisse de celles-ci ?
  • Verra-t-on émerger de nouvelles activités marchandes ou non marchandes entraînant de nouveaux besoins d’espaces (par exemple, loisirs et temps libre, économie sociale et solidaire, agriculture urbaine, renouveau industriel, lien social…) ?

Les évolutions observées depuis trois ans traduisent une confirmation, voire une amplification des mutations dans les usages des bureaux et des commerces. Dans le secteur des bureaux, il semble que la mutation conduise à une baisse globale des surfaces de bureaux, combinée à de nouveaux aménagements (flex office). Cela rend plus prégnante la question de la réallocation possible de ces espaces : à l’heure actuelle, le phénomène semble se traduire par une vacance en zone peu attractive, les changements d’usage (transformation de bureaux en logements) restant peu développés.

Les nouveaux besoins d’espaces et de bâtiments dans le contexte post-Covid et de crise géopolitique s’orientent vers des bâtiments industriels, dans une optique de relocalisation d’activités sur le territoire français. C’est pourquoi la demande émergente porte sur des bâtiments autres que tertiaires.

Les évolutions observées depuis 2020, en particulier la baisse des surfaces de bureaux, pourraient rendre moins dominante l’hypothèse « Stagnation » et renforcer le poids de l’hypothèse « Crise tertiaire », avec une baisse des surfaces qui semble s’engager sur les bureaux comme sur les commerces.

Schéma synthétique

  1. « Construction de locaux – Résultats à fin août 2023 (France entière) », Stat Info Logement, n° 583, septembre 2023. URL : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/publicationweb/583 Consulté le 18 octobre 2023.

  2. Tixier Frédéric, « Immobilier d’entreprise : effondrement des transactions au 2T 2023 », PierrePapier.fr, 6 juillet 2023. URL : https://www.pierrepapier.fr/marche-immobilier/immobilier-entreprise-effondrement-des-transactions-au-2t-2023/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter_13_07_23. Consulté le 18 octobre 2023.

  3. Coda Stratégies, « Le logement et les bâtiments professionnels face à la crise sanitaire », Coda Stratégies, à paraître.

  4. « Panorama bureaux Île-de-France. T3 », JLL, septembre 2023. URL : https://www.jll.fr/content/dam/jll-com/documents/pdf/research/emea/france/fr/jll_panorama_bureaux_idf_t3_2023.pdf. Consulté le 18 octobre 2023.

  5. Coda Stratégies, op. cit.

  6. Pons Héloïse, « Le boom des espaces de coworking se vérifie en France en 2021 », Maddyness, 17 novembre 2021. URL : https://www.maddyness.com/2021/11/17/coworking-offre-croissante-france-2021/. Consulté le 18 octobre 2023.

  7. Touchard Manon, « Le marché du coworking, toujours le vent en poupe », Workplace Magazine, 30 mai 2022. URL : https://workplacemagazine.fr/immobilier/15313/le-marche-du-coworking-toujours-le-vent-en-poupe. Consulté le 18 octobre 2023.

  8. Nos Territoires en action. Dans les tiers-lieux se fabrique notre avenir ! Rapport 2021, France tiers lieux, 2021. URL : https://francetierslieux.fr/wp-content/uploads/2022/04/Rapport-France-Tiers-Lieux-2021-complet.pdf. Consulté le 18 octobre 2023.

  9. « Les données des tiers-lieux », Observatoire des tiers-lieux, 2023. URL : https://observatoire.francetierslieux.fr/donnees/. Consulté le 18 octobre 2023.

  10. « Fabriques de territoires / Soutenir des tiers-lieux, acteurs de la vitalité de nos territoires », ANCT (Agence nationale de la cohésion des territoires), 4 octobre 2023. URL : https://agence-cohesion-territoires.gouv.fr/fabriques-de-territoire-582. Consulté le 18 octobre 2023.

  11. « Les manufactures de proximité », France tiers lieux. URL : https://francetierslieux.fr/manufactures-proximite/?category=22. Consulté le 18 octobre 2023.

  12. « Faire tiers-lieux », première rencontre nationale des tiers-lieux, Metz, 17-20 octobre 2022. URL : https://francetierslieux.fr/evenement-faire-tiers-lieux-17-20-octobre-2022/. Consulté le 18 octobre 2023.

  13. Bergeaud Antonin, Eyméoud Jean-Benoît et Garcia Thomas, « La conversion de l’immobilier de bureaux en immobilier résidentiel : quelles tendances après la Covid-19 et l’essor du télétravail ? », Bulletin de la Banque de France / Recherche économique, n° 244/3, janvier-février 2023. URL : https://publications.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/bdf-244-3_immobilier.pdf. Consulté le 18 octobre 2023.

  14. Ibidem.

  15. Procos, Fédération pour la promotion du commerce spécialisé, Dossier de presse, 8 février 2023. URL : https://www.procos.org/images/procos/presse/2023/Conf_2023/procos_dp_080223_sp.pdf. Consulté le 18 octobre 2023.

  16. « Bilan du e-commerce en France : les Français ont dépensé près de 147 milliards d’euros sur Internet en 2022 », Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD), 7 février 2023. URL : https://www.fevad.com/bilan-du-e-commerce-en-france-les-francais-ont-depense-pres-de-147-milliards-deuros-sur-internet-en-2022/. Consulté le 18 octobre 2023.

  17. Reisacher Appoline, « Bilan du e-commerce en France : 5 chiffres clés à connaître en 2023 », BDM (Blog du modérateur), 8 février 2023. URL : https://www.blogdumoderateur.com/bilan-e-commerce-france-chiffres-cles/. Consulté le 18 octobre 2023.

  18. Défossé Isaure, « Flink et Getir en faillite : le secteur du quick commerce en pleine déroute », La Tribune, 6 juin 2023. URL : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/distribution/flink-getir-le-secteur-du-quick-commerce-en-faillite-963757.html. Consulté le 18 octobre 2023.

  19. Pour un panorama des relocalisations récentes, voir la page de L’Usine nouvelle recensant les articles en lien avec le sujet. URL : https://www.usinenouvelle.com/relocalisation/. Consulté le 18 octobre 2023.

  20. Cité sur BFM : Chicheportiche Olivier, « Médicaments, électronique, agroalimentaire… où en est la relocalisation industrielle en France ? », BFM Business, 30 mai 2023. URL : https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/industries/medicaments-electronique-agroalimentaire-ou-en-est-la-relocalisation-industrielle-en-france_AV-202305300033.html. Consulté le 18 octobre 2023.

  21. Sites industriels de demain. Résultats de la Fabrique Prospective, ANCT (Comprendre), février 2023. URL : https://agence-cohesion-territoires.gouv.fr/sites/default/files/2023-03/-%20Site%20indus_1er%20mars_corrig%C3%A9.pdf ; et Feitz Anne et Guichard Guillaume, « Quand le manque de terrains menace la réindustrialisation de la France », Les Échos, 14 juin 2023. URL : https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/quand-le-manque-de-terrains-menace-la-reindustrialisation-de-la-france-1952004. Consultés le 18 octobre 2023.

  22. Lucas Chevrier, conseiller industrie d’Intercommunalités de France, cité in Anne Feitz et Guillaume Guichard, ibidem.

  23. Repères et références statistiques 2023, DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance), 2023. URL : https://www.education.gouv.fr/media/157176/download ; et « Statistiques sur les écoles indépendantes », Écoles-libres.fr, 2023. URL : https://www.ecoles-libres.fr/statistiques/. Consultés le 18 octobre 2023.

  24. « Vieillissement de la société française : réalité et conséquences », Ouverture, n° 13, 9 février 2023, Haut-Commissariat au plan. URL : https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2023/02/hcp_vieillissement_de_la_societe_francaise.pdf. Consulté le 18 octobre 2023.

  25. « Personnes âgées : les chiffres clés », ministère de la Santé et de la Prévention, données mises à jour le 21 décembre 2021. URL : https://sante.gouv.fr/archives/loi-relative-a-l-adaptation-de-la-societe-au-vieillissement/article/personnes-agees-les-chiffres-cles. Consulté le 18 octobre 2023.

  26. Stratégie des acteurs du marché de l’immobilier de santé en 2023-2024, Xerfi, 22 février 2023. URL : https://www.xerfi.com/presentationetude/Strategie-des-acteurs-du-marche-de-l-immobilier-de-sante-en-2023-2024_23BAT31. Consulté le 18 octobre 2023.

  27. « L’immobilier de santé dans un monde post-Covid », Primonial REIM, septembre 2021. URL : https://www.primonialreim.fr/documents/14836074/14836203/Etude+sante_2021_FR.pdf/003f3b4f-0212-a6d0-dbbd-395de215b342?t=1625216479496. Consulté le 18 octobre 2023.

  28. Les Établissements de santé. Édition 2022, DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) (Panoramas de la DREES / Santé), 2022. URL : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2022-07/ES2022.pdf. Consulté le 18 octobre 2023.

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