Souvenons-nous : la décennie 1990. À l’heure des autoroutes de l’information promues par le président Bill Clinton et dans un contexte géopolitique caractérisé par l’affirmation de l’hyperpuissance américaine, la Silicon Valley et son tissu d’entreprises de la haute technologie et de la communication ont constitué des fers de lance de premier plan de l’américanisation du monde. Le coût du progrès technique ne cesse de baisser et l’innovation foisonne. Les ordinateurs, les téléphones portables et les satellites commencent leur périple à travers le globe. Internet fait irruption dans le champ de notre quotidien.
Au milieu des années 2000, pour décrire cette tendance globale, le célèbre éditorialiste du New York Times, Thomas L. Friedman, triple prix Pulitzer, publie La Terre est plate. Une brève histoire du XXIe siècle [1]. Ce sera un best-seller, vendu à plus de sept millions d’exemplaires et traduit dans de multiples langues. Dans cet essai, l’auteur explique que la planète s’intègre, que les interdépendances s’accroissent et que les frontières s’abolissent. En fin connaisseur des transformations géopolitiques mondiales et en optimiste invétéré, Thomas L. Friedman revient sur ces enjeux et ajuste ses prédictions, à trav...