Avec 147 députés, contre 98 en 2014 [1], les élections européennes de 2019 ont marqué un renforcement très net des partis nationalistes, identitaires et souverainistes. Outre la visibilité et les financements qu’ils en retirent, ils acquièrent progressivement une image de respectabilité et une légitimité qui leur permettent d’imposer leurs thèmes dans les débats. S’ils restent divisés en trois groupes – Identité et démocratie, Conservateurs et réformistes européens et membres du Parti populaire européen (Fidesz) -, ils sont déjà capables de freiner des avancées sur des sujets stratégiques multilatéraux tels que des accords sur le climat ou l’environnement. Leur poids politique est donc aujourd’hui incontestable.
Anaïs Voy-Gillis, docteur en géographie à l’Institut français de géopolitique et spécialiste des nationalismes et des droites extrêmes en Europe, livre dans cet ouvrage une analyse détaillée des partis nationalistes européens – origines, positionnements sur certains sujets clefs, stratégie électorale, leadership – afin de dégager les points de convergence, mais aussi les lignes de fracture. À l’avenir, ces partis sauront-ils dépasser leurs dissensions pour parler d’une même voix au Parlement européen ? L&...