La mondialisation de l’économie s’est-elle traduite par un fort développement de la coopération scientifique internationale ? Yoshiko Okubo entend ici mesurer le degré d’internationalisation de la science au travers d’une analyse bibliométrique portant sur les travaux signés par des chercheurs de différentes nationalités.
Bien que cet indicateur ne soit pas parfait, elle montre qu’une proportion croissante de la production scientifique est cosignée par des auteurs de plusieurs pays, mais que les facteurs géopolitiques, historiques et culturels – en bref, les affinités entre pays – jouent un rôle important dans l’établissement de tels liens de coopération, voire de compétition.
Enfin, la politique internationale dans le domaine scientifique varie suivant la puissance des pays : certains (Japon, Suède) pallient leurs faiblesses en envoyant leurs chercheurs à l’étranger ; d’autres (par exemple, les États-Unis, la France), disposant d’un bon potentiel, constituent plutôt des pays d’accueil, parfois cependant les échanges sont équilibrés (Allemagne, Pays-Bas).
L'internationalisation de la science. Une analyse bibliométrique
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 210, juin 1996