Depuis 2010, le nombre d’enfants instruits en famille en France a augmenté de 32 %. Au terme de la loi française, c’est bien l’instruction qui est obligatoire : la possibilité pour tout parent de la prendre en charge directement dans la famille est un droit désormais bien établi.
La déscolarisation est un phénomène largement marginal dans l’Hexagone : moins de 25 000 enfants sur huit millions en âge scolaire [1]. Deux tiers de ces enfants environ suivent un parcours de scolarité réglementée par le biais du Centre national d’enseignement à distance (CNED) en raison de leur situation exceptionnelle (sportifs de haut niveau, artistes ou autres raisons). La scolarisation non réglementée en famille concerne donc 0,12 % des enfants en âge scolaire. Cependant, la vitesse de cette augmentation, récemment mise en exergue par un rapport parlementaire [2], a justifié une clarification de la règle par l’Éducation nationale en 2017 et un renforcement des modalités de contrôle.
Un tel essor a été constaté dans des proportions similaires dans d’autres pays. Aux États-Unis, le phénomène concerne environ deux millions d’enfants, soit 3,5 % de la population en âge scolaire, avec un doublement des effectifs entre 1999 et 2012. À tel point que la scolarisation à domicile est aujourd’hui considérée outre-Atlantique comme le mode d’éducation alternative le plus attractif [3].
Évolution comparative du nombre d’enfants scolarisés en famille en France (courbe de gauche*) et aux États-Unis (courbe de ...