Les 31 mars et 1er avril 2022 s’est tenue à Futuribles la formation « Futurs de villes. Les villes et leurs acteurs au défi des transitions » (présentée en encadré en fin d’article), pendant laquelle sept intervenants ont délivré quelques clefs de compréhension d’un monde urbain qui change très vite. Parmi eux, Cécile Diguet, directrice du département Urbanisme, aménagement et territoires de l’institut Paris Région, s’est penchée sur les rues et leurs usages dans la ville.
Les rues, espace public par excellence, sont au carrefour de différents espaces : la surface des villes et les rez-de-chaussée, mais aussi les sous-sols et l’espace au-dessus (ciel, façades, infrastructures, etc.). Il est nécessaire d’appréhender la diversité de leurs usages, qui peuvent être :
– économiques : commerces de gros comme de détail, activités, entreposage, résidentiel, marchés forains, étals… ;
– de mobilité : pédaler, conduire, prendre le bus, le métro, livrer des marchandises… ;
– sensibles et sociaux : s’arrêter, discuter, regarder, flâner, fêter, échanger, se promener sans but, se croiser… ;
– techniques : égouts, télécommunications / Internet, eau, assainissement, électricité…
Entre ces définitions par l’espace et la morphologie d’une part, par les usages, activités et mobilités d’autre part, la place de la nature dans la rue a longtemps été étriquée, voire niée. Les trottoirs, bien que présents dans les vestiges de Pompéi, sont réapparus en Europe au XIXe siècle, à la faveur en France d’une loi imposant leur généralisation en 1845. Alors que les villes européennes s’équipent de réseaux et d’infrastructures...
