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Les impacts de la réduction du temps de travail. Effets potentiels sur l'emploi et le chômage

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 237, décembre 1998

Gilbert Cette et Alain Gubian s’attachent à montrer, à partir d’une approche à la fois micro et macro-économique, quels pourraient être les effets sur l’emploi et le chômage de la réduction du temps de travail (RTT) impulsée par la loi Aubry.
Leur analyse révèle que la RTT peut effectivement être créatrice d’emplois durables, sous réserve toutefois que son financement n’entraîne ni une dégradation de la rentabilité de l’entreprise (donc ses coûts unitaires de production) ni un déséquilibre des finances publiques. Que cela implique donc que le coût des aides soit inférieur aux bénéfices générés par la création d’emplois.
Le financement de la RTT doit pouvoir, affirment les auteurs, être assuré par les gains de productivité induits et les aides structurelles des administrations publiques, environ 40 % restant à la charge des salariés. Cette heureuse combinaison exige toutefois que chaque partie y trouve son intérêt : l’entreprise en réalisant des gains de productivité, y compris parfois par des économies de capital fixe, l’État, sous réserve que la création d’emplois et la réduction du chômage se traduisent par un surcroît de recettes publiques et de moindres dépenses, les salariés sous condition qu’ils en tirent un bien-être satisfaisant.
Si les aides structurelles sont indispensables pour que la RTT ait un impact significatif sur l’emploi, encore faut-il au demeurant que la réduction du chômage n’entraîne pas des revendications salariales qui auraient un effet inflationniste… En bref, les auteurs ne le cachent pas, le dispositif adopté par le Gouvernement français peut susciter un cercle vertueux mais il n’est pas sans danger et ses effets à long terme dépendront très largement du succès de négociations dont toutes les parties doivent sortir gagnantes.
H.J.

#Emploi #France #Temps de travail