Revue

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Le numérique, un danger pour les pauvres ?

Le 11 octobre dernier, les Nations unies ont publié un rapport sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté, destiné à l’Assemblée générale de l’organisation, qui prend ses distances vis-à-vis du numérique. Le rapporteur spécial sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté, Philip Alston, y a en effet dénoncé les dangers que la diffusion des technologies de l’information, et tout particulièrement l’intelligence artificielle, représentaient dans la gestion de l’aide sociale publique à l’échelle de la planète.

En fait, le recours au numérique par les États et, à cette occasion, la mainmise sur une part croissante du fonctionnement des aides publiques par des acteurs privés sont dès à présent une réalité dans bon nombre de pays à revenus élevés ou moyens, et une tendance émergente dans les pays à bas revenus. Les systèmes de protection sociale sont désormais gouvernés par l’analyse des données et les technologies de l’information et de la communication. Qu’il s’agisse d’identifier les bénéficiaires, d’évaluer leur éligibilité, de calculer leurs droits, de prédire les besoins et de prévoir les ressources nécessaires, les technologies de l’information s’avèrent incontournables pour le traitement...