Pendant sa campagne, Donald Trump a fustigé la concurrence chinoise et une fois élu, il s’est retiré du Partenariat transpacifique (TPP) destiné à contenir la Chine, et rapproché de Pékin sur le dossier nord-coréen. Son offensive contre la Chine a débuté fin 2017 par la publication de la National Security Strategy qui définit Pékin comme un « rival stratégique » au même titre que la Russie, et porte sur deux fronts, commercial et technologique. Le conflit se déroule dans une conjoncture marquée par la reprise américaine dopée par la loi fiscale et le ralentissement chinois qu’expliquent les mesures prises pour freiner l’endettement.
Front commercial
Le commerce sino-américain [1] représentait 620 milliards de dollars US en 2017 et le déficit (370 milliards au détriment des États-Unis) s’est creusé en 2018. Conséquence du fonctionnement des chaînes de valeur – un pourcentage important du commerce bilatéral se compose de biens intermédiaires -, ce déficit est aggravé par le protectionnisme chinois. Les États-Unis font pression pour que la Chine accroisse ses achats, ouvre plus son marché, démantèle son arsenal protectionniste [2] et abandonne le plan Made in China 2025 qui a l’ambition d’amener l’industrie chinoise au premier rang mondial dans plusieurs secteurs.
Au premier trimestre, le président Trump a menacé ses alliés (en annonçant des taxes sur les importations de produits sidérurgiques et de voitures), renégocié les accords de libre-échange (accord nord-américain, accord avec la Corée) et, après des mesures visant quelques produits (lave-linge, panneaux solaires), il a annoncé en avril 2018 des frappes « chirurgicales » contre un millier de produits (50 milliards de dollars US) ciblés par le plan Made in China 2025. La Chine a réagi à ces mesures, appliquées depuis juillet, en élevant les taxes douanières sur 230 produits (50 milliards de dollars US) qui affectent plus...