Voilà un livre de combat. Combat pour le progrès, c’est-à-dire pour l’innovation à tout prix, même au prix de la précaution, combat pour l’industrie du soin contre l’artisanat médical, pour le traitement de malades sans symptôme, c’est-à-dire pour la surmédicalisation, surtout informatisée, pour l’homme augmenté grâce à Google, combat pour que la recherche soit officiellement pilotée par l’industrie, pour les OGM (organismes génétiquement modifiés) et les gaz de schiste, etc.
Guy Vallancien est chirurgien urologue, comme Laurent Alexandre dont nous avons analysé l’ouvrage [1]. Il doit y avoir dans cette spécialité une source de messianisme unique et décomplexé puisque ces deux livres représentent ce qui se fait de plus osé en France dans l’apologie du transhumanisme. On retrouve ici des obsessions communes aux deux médecins, ainsi une nouvelle mouture du « péril jaune » (l’Asie va nous écraser par ses technologies), l’inconscience totale devant les graves atteintes à la planète, la tranquille assurance que le progrès technique est ...