Arraché de haute lutte le 21 juillet dernier, l’accord européen validant le principe d’émission d’une dette en commun est un événement important dans l’histoire de la construction européenne. Face à la crise économique née de la pandémie de Covid-19, les États membres ont fini par s’entendre sur un plan de relance solidaire. Politiquement essentiel, l’accord suscite néanmoins beaucoup de questions et d’inquiétudes sur la façon dont l’emprunt commun sera remboursé à terme.
Après des décennies de rigueur budgétaire, particulièrement surveillée par l’Allemagne, beaucoup d’États membres de l’Union vont probablement laisser filer leur endettement pour limiter la casse sociale. C’est inquiétant, mais en relisant l’histoire économique du continent, comme le fait Jean-François Drevet dans cette chronique, on constate que de longue date les États ont fait défaut de leurs dettes (Allemagne incluse) et ont toujours trouvé des solutions pour éviter le pire. Ce rappel historique se veut rassurant mais aussi stimulant : face à tant d’ingéniosité passée, il faut aller de l’avant et investir l’argent issu de cet endettement sans trop d’arrière-pensées.