Les rapports français sur l’intelligence artificielle (IA) se succèdent. Il y a eu en 2017, ceux de France Stratégie et de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), puis, en mars 2018, celui dirigé par Cédric Villani. Voici maintenant que le cabinet Atawao remet aux pouvoirs publics une étude sur « l’état de l’art et les perspectives pour la France ». Cette somme, qui commence par un tableau des programmes lancés dans le monde [1], constitue à la fois une remarquable synthèse et une documentation très utile sur les tenants et aboutissements de l’IA. C’est un manuel et aussi un rapport d’experts.
PIPAME (Pôle interministériel de prospective et d’anticipation des mutations économiques), « Intelligence artificielle. État de l’art et perspectives pour la France », PIPAME, Prospective / études économiques, février 2019, 333 p.
Loin de se laisser éblouir par le big data et l’explosion des masses de données traitées, les auteurs notent d’emblée que « les performances de l’IA reposent sur la disponibilité d’un grand nombre d’événements (souvent plusieurs milliers) et une puissance de calcul importante pour l’apprentissage, avec un résultat peu généralisable à d’autres situations ». Or une supériorité humaine demeure notre capacité à apprendre à partir d’une « situation avec très peu d’exemples (moins d’une dizaine) et avec une excellente capacité de généralisation à d’autres situations ». Aussi « l’immense majorité des ...