Les représentations courantes tendent à perpétuer l’idée que seules les grandes firmes considèrent la formation continue comme un investissement stratégique fondé sur des budgets importants et l’existence de structures internes de formation plutôt étoffées [1]. Mais qu’en est-il des dynamiques formatives au sein des TPE/PME (très petites, petites et moyennes entreprises) qui ne possèdent pas les moyens des grandes entreprises ?
Plusieurs études du Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) [2] font état d’une progression de l’intérêt des entreprises de moins de 50 salariés sur le rôle et les effets de la formation continue. Ainsi, au-delà du poids important des formations réglementaires [3], les TPE financent de plus en plus de formations destinées à accompagner les changements ou à introduire de nouvelles pratiques professionnelles. Celles-ci représentent désormais un tiers des prestations externes, ce qui traduit une évolution plutôt conséquente.
On constate également, dans les TPE, un intérêt plus marqué des chefs d’entreprise pour la satisfaction des salariés bénéficiaires de formation (65 % en 2010 contre 43 % en 2005), pour la performance post-formation des salariés (43 % contre 40 %), pour l’acquisition de compétences (39 % contre 36 %), pour la performance économique globale de l’entreprise (22 % contre 15 %).
Ces évolutions marquent une rupture non négligeable avec une période où la formation continue était considérée comme une taxe ou une contrainte inutile et peu évaluée. Cette tendance traduit une reconstruction du rapport aux savoirs professionnels dans les TPE/PME qui s’exprime également pa...