Pour le mouvement Occupy Wall Street, les choses étaient simples : « Ce que nous avons tous en commun, c’est que nous sommes les 99 % qui ne tolèrent plus l’avidité et la corruption du 1 % restant. » Le point de vue de Louis Maurin est plus nuancé : il ne nie pas l’existence des super-riches, le fameux 1 %, mais démontre dans son dernier ouvrage que l’idée qu’une très petite minorité de la société organise à son profit l’accroissement des inégalités est très réductrice. Des franges beaucoup plus larges bénéficient du développement des inégalités en matière d’éducation ou de travail, y contribuent, ou au moins ne font rien pour s’y opposer.
Dans un contexte où les ressources allouées aux classes populaires et moyennes (respectivement 30 % et 50 % de la population en France) stagnent dans le meilleur des cas, voire diminuent, l’auteur montre le cheminement d’une partie de la classe politique, qui l’a conduite à passer de la lutte contre les inégalités à des actions pour « l’égalité des chances ». L’auteur note que dans les années 1960, les rapports sociaux de classes éta...