Respectivement directeur de la recherche scientifique et économiste au Center for Digital Business du MIT (Massachusetts Institute of Technology), Andrew McAfee et Erik Brynjolfsson prolongent ici une réflexion sur la révolution numérique, abordée avec leur précédent ouvrage de 2014 : Le Deuxième Âge de la machine. Travail et prospérité à l’heure de la révolution technologique [1]. Dans ce qui est devenu un best-seller, les auteurs montraient, par de nombreux exemples, que nous étions entrés, non pas dans une troisième révolution technologique, après la vapeur et l’électricité, mais dans une ère totalement nouvelle, caractérisée par l’universalité et l’accélération, et touchant tous les secteurs en même temps.
Selon les deux professeurs, la numérisation de tous les savoirs du monde, la mise en réseau d’énormes puissances de calcul et de mémoire, la démultiplication de l’effort humain par les robots et le prolongement de l’intelligence humaine par l’intelligence artificielle, ouvraient des perspectives exaltantes. En même temps, leur enthousiasme était tempéré par la multiplication des retombées négatives, allant de l’épuisement de l’écosystème à la montée des inégalités, de la déstabilisation des grandes entreprises à la disparition du travail, de la perte de contrôl...