Européen convaincu, Venceslas Humeur dresse d’abord ici un bilan sans complaisance de la construction européenne, de l’édification d’institutions et de l’élaboration, non sans heurts et lenteurs, de politiques communautaires. Sans occulter les difficultés de l’entreprise, il évalue ses succès (principalement dans les domaines économique et monétaire) et ses échecs (particulièrement patent en matière de politique étrangère, de sécurité et de défense), ses handicaps et ses atouts.
Après l’acte I (création de la CECA) et l’acte II, essentiellement marqué par la réalisation effective du marché unique et l’adoption de l’euro, il s’attache – à l’occasion de la mise en place d’une nouvelle Commission – à décrire les enjeux majeurs liés aussi bien à l’approfondissement et à l’élargissement de l’Union.
Il met aussi en évidence les défis principaux que devra relever la Commission désormais présidée par Romano Prodi, défis qu’il regroupe sous quatre volets :
– Conférer à l’Europe » un supplément d’âme » indispensable tant à sa légitimité qu’à l’émergence d’une citoyenneté européenne.
– Revoir les priorités, notamment afin d’assurer un meilleur fonctionnement des institutions européennes et de mieux clarifier leurs finalités essentielles.
– Assigner à l’exécutif des objectifs précis et ambitieux, permettant de susciter une nouvelle dynamique collective.
– Réformer la Commission pour accroître son efficacité.
En définitive, alors qu’une nouvelle Commission s’installe, Venceslas Humeur s’attache ici à décrire quel pourrait être son programme.
Construction européenne, acte III
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 246, octobre 1999