Dans la concurrence pour l’emploi, seuls sont gagnants les hommes de 25 à 50 ans qui, avec l’aide des syndicats, ont réussi à conserver leur emploi et leur pouvoir d’achat. Se retrouvent donc dans les catégories perdantes les actifs de 50 ans et plus, les femmes et les jeunes. Avec l’accord tacite de la société toute entière, ces derniers sont abandonnés par le syndicats et le patronat au seul soutien des pouvoirs publics ; leurs taux de chômage sont en France parmi les plus importants de la zone OCDE. Mais le bastion des privilégiés de l’emploi commence à être touché de sorte que même ceux qui étaient gagnants jusqu’à aujourd’hui se sentent désormais menacés. Les conflits risquent donc d’être plus violents et de conduire à une modification des règles du jeu social et politique.
Acteurs sociaux, politiques de l'emploi et structures du chômage. Le jeu du mistigri
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 84, jan. 1985