Des découvertes sans précédent
Depuis 2003, les progrès techniques de l’exploration en eau profonde (1 650 mètres de profondeur) ont permis la découverte de grands gisements de gaz près des côtes égyptiennes, qui ont entraîné les pays voisins à se lancer dans la prospection. Chypre pourrait en détenir 1 770 milliards de mètres cubes, soit environ la moitié du total. Impliquée des deux côtés de la limite maritime des zones économiques exclusives (ZEE) Israël-Chypre, la firme américaine Noble Energy a fait récemment des découvertes spectaculaires [1]. Dans le bloc 12 de la ZEE de Chypre [2], les forages menés depuis la fin 2011 sur le site d’Aphrodite tablent sur 198 à 255 milliards de mètres cubes de gaz de réserves exploitables [3], sans compter les promesses d’un autre gisement, évaluées entre 60 et 140 milliards de mètres cubes. D’autres blocs, récemment attribués au consortium italo-coréen ENI-Kogas (blocs 2, 3 et 9) et au français Total (blocs 10 et 11) sont susceptibles d’accroître encore ces réserves, notamment le bloc 9, présumé le plus riche de tous. Les blocs déjà attribués recèleraient 1 133 milliards de mètres cubes, soit les deux tiers des réserves estimées dans la ZEE chypriote. Les perspectives sont favorables au large du Liban [4] et de la bande de Gaza [5], et même pour la Grèce au sud de la Crète. En revanche, aucun indice prometteur n’est apparu dans la vaste zone offshore qui borde les rivages méditerranéens de la Turquie.
Non seulement Chypre et Israël auront de quoi satisfaire leurs besoins énergétiques [6], mais ils disposeront d’un excédent exportable. Sur une production annuelle estimée à 26 milliards de mètres cubes, Israël voudrait en exporter 11 milliards. Bien que Chypre ne soit pas encore en mesure de faire un calcul similaire [7], son excédent sera proportionnellement plus important [8].
Après avoir raccordé les gisements au littoral des deux pays, la solution la moins coûteuse serait de construire des gazoducs vers les voisins importateurs : Israë...
