L’utilisation de nouvelles variétés est un des leviers pouvant être mobilisé par les agriculteurs pour faire face aux défis de leur secteur : produire plus, mieux, sans augmenter les surfaces au détriment des forêts, en réduisant leur impact sur l’environnement ainsi que leur consommation énergétique et leur dépendance vis-à-vis des ressources fossiles. En dehors des modifications génétiques, d’autres méthodes de sélection ouvrent de nouvelles possibilités. Ces méthodes ne sont pas encore considérées dans la réglementation européenne, qui doit répondre à une question cruciale : relèvent-elles de la réglementation sur les OGM (organismes génétiquement modifiés) ou pas ?
Des recherches et développements plus ou moins avancés selon les techniques
Le Joint Research Centre (JRC) de la Commission européenne dénombre 10 nouvelles techniques de sélection variétale (voir encadré), dans son rapport sur l’état des recherches et les perspectives commerciales de ces techniques [1]. Le journal scientifique Science y a également consacré un dossier spécial dans son numéro de mars 2012. De manière globale, la recherche européenne est leader dans ce domaine, le leader mondial étant l’université de Wageningen aux Pays-Bas (appartenant au pôle de R&D Food Valley). Le champ scientifique est jeune (10 ans à peu près), avec encore peu d’essais in situ. Les développements se font principalement pour les grandes cultures (céréales, oléagineux) et les pommes de terre.
Atouts et contraintes par rapport aux méthodes classiques de sélection
D’une manière générale, ces techniques sont intéressantes pour les sélectionneurs car elles permettent soit de mieux maîtriser les modifications, soit de raccourcir le processus très coûteux de sélection (autour de 10 ans), soit de modifier les caractéristiques d’une variété sans utiliser de cultures transg...