Une idée fausse est un fait vrai. Les stéréotypes nationaux en Europe
Analyse de livre
Ouvrant ce livre (qui devrait être « de chevet » pour les politiques, les éducateurs et les journalistes), j’ai devant moi une gravure ancienne, sans doute de l’époque napoléonienne, intitulée Tableau critique de l’Europe, ou les nations telles qu’elles sont toutes. Que peut-on lire, sous d’amusantes caricatures ? Des légendes telles que celles-ci : – Anglais, sombre, taciturne ; – Allemand, ivrogne et tête carrée ; – Italien, tartuffe, traître, faux dévot ; – Espagnol, gueux comme un rat, sale comme un peigne et fier comme un croc ; – Russe, serf, soldat qu’on fait aller à la baguette, etc., etc. Le Français, bien sûr, occupe la place centrale de la gravure : brave, léger, quitte sa belle pour aller à la gloire… « Stéréotypes » : nom savant pour désigner des « clichés », des idées toutes faites, imprimées dans nos esprits et nos cultures : « idées reçues », disait Flaubert, dont il fit un petit dictionnaire, sous-titré : « Le catalogue des opinions chic ». Le livre dont il est ici question est le résultat d’un colloque organisé en décembre 1999, à l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), par l’association Europartenaires, la Friedrich-Ebert Stiftung et la fondation Jean Jaurès. Dix-huit contributions sont présentées, par des auteurs de diverses nationalités (Français, Allemands, Britanniques, un Espagnol, un Italien, un Suisse). Leurs origines professionnelles sont aussi très variées : des historiens, des écrivains, des journalistes, un industriel, une ancienne parleme...