L’auteur de cet ouvrage, Ryan Avent, est journaliste à The Economist. Si on y ajoute la référence explicite à The Wealth of Nations d’Adam Smith (1776), personne ne sera donc étonné de le voir adopter résolument un point de vue libéral. Il s’agit cependant là d’un libéralisme inquiet. Le principal motif d’inquiétude de Ryan Avent semble résider dans l’incapacité de plus en plus évidente de nos sociétés dites développées à redistribuer la plus-value. L’accélération des changements technologiques, l’automatisation de plus en plus poussée de la production, sa mondialisation, se traduisent par une confiscation des ressources générées : par le capital et par les classes sociales qui en sont le plus proches (le fameux 1 % de la société), avec à la clef un élargissement de la fracture sociale.
Or, estime l’auteur, cette accélération ne fait que commencer, la troisième révolution industrielle n’a pas encore eu lieu [1] (ou n’en est qu’à ses débuts) et quand elle adviendra, elle aura pour résultat d’affecter encore plus fortement qu’aujourd’hui la fameuse classe moyenne des pays développés. Au bilan, une grande partie de la main-d’œuvre disponible va voir son emploi mena...