Le développement de la société de services, plutôt que de représenter un progrès, ne correspondrait-il pas à une régression historique, une sorte de » retour au temps de la servilité et de la domesticité « , doublement néfaste car il générerait un nouveau prolétariat et entraînerait une perte d’autonomie des individus.
En réponse à la question ainsi soulevée par André Gorz dans un récent article du Monde Diplomatique, Jean Gadrey explique ici qu’il n’en est rien. Il montre d’abord que la plupart des services marchands correspondent à des activités que le client ne saurait assurer par lui-même dans des conditions économiques favorables, qu’il y donc » substitution productive « . Il explique ensuite que le mode de production desdits services, par le canal notamment du marché, ne saurait en lui-même être condamnable, rien n’empêchant cependant qu’ils répondent à des normes de » service public « .
Société de services ou société de serviteurs
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 147, octobre 1990