Revue

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Remplacer l’humain. Critique de l’automatisation de la société

Analyse de livre

On pourrait résumer de façon à peine abusive le livre de Nicholas Carr par la formule « jusqu’où ne pas aller trop loin en matière d’automatisation ? » Ce serait cependant faire peu de cas de l’analyse fouillée qu’il nous propose, ancrant le phénomène dans le développement du machinisme et multipliant les références à Adam Smith, au luddisme, à Karl Marx, à John M. Keynes ou à Jeremy Rifkin. En multipliant aussi les exemples sur les formes successives qu’a prises cette automatisation au fil des années, sur les progrès qu’elle a apportés, mais aussi sur les limites auxquelles elle confronte le genre humain. On peut en citer deux principales touchant toutes deux à une modification de nos capacités cognitives :

CARR Nicholas, « Remplacer l’humain. Critique de l’automatisation de la société », L’Échappée, septembre 2017, 272 p.

– Les grandes difficultés qu’éprouve un opérateur à reprendre dans des conditions satisfaisantes le contrôle d’un processus en cas de défaillance de l’automatisme de la machine, y compris s’il s’agit pour lui d’effectuer à nouveau des tâches qui lui étaient naguère familières ; d’ailleurs,...