Le Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise (CJD, France) vient de publier L’entreprise au XXIe siècle (Paris : Flammarion, 1996, 158p.) fruit d’une colère, affirme son Président national, Didier Livio, face au divorce intervenu entre l’entreprise et la société.
« Depuis vingt ans, l’entreprise, pour gagner, fait perdre la société », affirme D. Livio qui dénonce dans sa préface « l’insoutenable contradiction entre nos performances économiques et nos fractures sociales ». « Nous sommes au pied du mur, écrit-il encore. L’entreprise ne pourra pas prospérer longtemps dans une société menacée par le délitement du lien social, par l’accroissement des inégalités et la paupérisation de l’État, par la perte de sens, de repères et de projet collectif ».
Excluant au demeurant qu’un regain de croissance économique puisse résorber le chômage et permettre de repartir sur le sentier des « trente glorieuses », le CJD en réalité milite pour un nouveau contrat social, allant bien au-delà du discours ambiant sur « l’entreprise citoyenne ». Il entend tracer la voie d’un nouveau cercle vertueux, d’un management de l’économie au service de l’homme.
C’est le chapitre 2 de l’ ouvrage du CJD qui est reproduit dans cet article. Il expose les quatre mutations fondamentales (une mutation de la consommation, une mutation des marchés, une mutation des technologies de l’information et de la communication, une mutation de la valeur) qui « changent la face des entreprises ».
Ensuite, les auteurs s’attachent à expliquer le défi que constitue l’apprentissage de la mondialisation et de son indispensable corrolaire : le respect de la diversité, à commencer par celle des formes d’activité et des lieux de socialisation
Ils terminent par un vibrant plaidoyer pour l’autonomie et la responsabilité en expliquant très concrètement ce que cela signifie, d’une part du point de vue de l’organisation et du management des entreprises, d’autre part des formes de travail, des modes de vie et du fonctionnement de la cité.
Réconcilier l'entreprise et la société
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 209, mai 1996