Revue

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Quelles perspectives après l’accord nucléaire avec l’Iran ?

L’accord sur le nucléaire entre l’Iran et le groupe 5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne), conclu le 2 avril 2015 à Lausanne, a fixé un cadre pour un plan définitif concernant le programme nucléaire iranien. Celui-ci doit être négocié avant le 30 juin, mais on peut faire quelques hypothèses sur ses conséquences potentielles.

L’objectif de l’accord de Lausanne est de mettre une barrière à l’accès de l’Iran à l’arme nucléaire, en lui imposant un « breakout time » d’au moins un an (le délai pour produire l’uranium enrichi pour construire une bombe atomique s’il ne respectait plus l’accord). L’Iran s’engage à fortement limiter ses possibilités d’enrichissement de l’uranium : il ne pourra utiliser pendant 10 ans que 5 060 (de classe 1, les moins performantes) des 19 000 centrifugeuses dans ses deux centres de Natanz et Fordow, au sud de Téhéran, les autres étant placées sous contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de Vienne, et il devra réduire son stock d’uranium enrichi (10 tonnes) à 300 kg d’uranium enrichi à 3,67 % (utilisable dans des réacteurs). Ces centres devront être reconvertis à des activités de recherche civile. L’Iran devra reconfigurer son réacteur à eau lourde de 40 MW à Arak, au sud de Téhéran, pouvant produire du plutonium utilisable dans une bombe atomique (7,7 kg par an), po...