Revue

Revue

Longévité et retraite en France

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 207, mars 1996

Depuis un siècle, la durée de vie moyenne en France a augmenté de plus de 35 ans. Cette progression spectaculaire est intervenue par la baisse de la mortalité à tous les âges mais, dans une proportion bien plus importante encore, aux deux extrémités de la vie ; donc aux moments de l’existence où, tout naturellement, elle était particulièrement élevée : baisse de la mortalité infantile tout d’abord jusqu’à atteindre un niveau plancher, puis, plus récemment, baisse de la mortalité aux âges élévés.
Ce second phénomène explique que l’espérance de vie à 60 ans croît désormais plus vite que l’espérance de vie à la naissance. Le nombre de personnes atteignant l’âge de 60 ans va croître rapidement et comme ces personnes vivront de plus en plus longtemps, la part des personnes âgées (60 ans et plus) augmentera rapidement, particulièrement en proportion du nombre d’adultes de 20 à 59 ans.
Pour éviter que le poids des retraites pèse trop lourdement sur la population active, on peut chercher à limiter l’allongement de la durée de la retraite et le rétrécissement, absolu ou relatif de la vie active. Tel était le sens de la réforme de 1993 prévoyant entre autres une augmentation progressive de la durée de cotisation nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein.
Mais – outre le fait que la situation du marché de l’emploi rend difficile cet allongement de la durée d’activité – cette mesure ne suffira pas. Il nous faut donc explorer d’autres voies de réforme qui, inéluctablement, buteront sur l’éternelle question des « droits acquis ».

#France #Propositions #Retraite #Vieillissement de la population