« À l’horizon de 2015 et au-delà, il ne fait pas de doute que nous pouvons atteindre l’objectif ultime : nous pouvons éliminer la pauvreté. Dans la majorité des cas, l’expérience a prouvé la validité des accords du passé sur la voie à suivre ; en d’autres termes, nous savons ce qu’il faut faire. Mais cela exige un effort indéfectible, collectif et de longue durée ».
Ban Ki-moon, Rapport sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, 2008. De nombreuses institutions internationales abordent la pauvreté, qu’elles appréhendent et traitent, directement ou indirectement, avec des définitions relativement différentes. Un cadre général, servant de référence commune à la communauté internationale, a été progressivement élaboré pour déterminer l’orientation des politiques de lutte contre la pauvreté, tout en évaluant leur efficacité. Ce sont les Objectifs du Millénaire pour ledéveloppement (OMD).
Les Nations unies ont solennellement adopté, en 2000, une démarche nouvelle et volontaire en matière d’aide au développement en annonçant de ambitieux objectifs de résultat. Ces engagements, voulant trancher avec les déclarations d’intention passées, visent un investissement puissant en faveur du développement et, précisément, la réduction de la pauvreté. Lors du « sommet du Millénaire », en septembre 2000, les OMD ont été adoptés et fixés par les 147 chefs d’État et de gouvernement, pour 189 États membres.
Célébrés ou décriés, ils tiennent en huit chapitres assortis de cibles chiffrées et de 48 indicateurs de suivi. Le premier est de « réduire l’extrême pauvreté et la faim », avec une cible pour 2015 qui est de diminuer de moitié la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar US par jour.
Dans cette note, nous reviendrons, d’abord, sur la maturation et sur l’organisation des OMD. On se penchera, ensuite, sur la mise en application et le suivi technique des OMD pour proposer une synthèse des évolutions de la pauvreté au regard des OMD et des récentes variations de définition mises en oeuvre. La question, en trame de ce document, est de savoir si les objectifs seront atteints en 2015.