À quoi ressembleront les États-Unis en 2050 ? Après avoir relayé la vision du professeur Walter Russell Mead, Courrier International publie celle du démographe américain Joel Kotkin [1], qui met en avant les bénéfices du dynamisme démographique des États-Unis. En 2050, le pays pourrait compter entre 400 et 450 millions d’habitants, soit plus de 100 millions de plus qu’aujourd’hui. Le vieillissement resterait limité grâce au maintien du taux de fécondité (2,1 enfants en moyenne en 2006), et aux nouvelles arrivées d’immigrés.
En conséquence, en 2050, la classe d’âge des 15-64 ans pourrait croître de 42 %, et seuls 50 millions d’Américains auraient plus de 65 ans. Les États-Unis vieilliraient donc beaucoup moins que la plupart des pays européens.
Cette vitalité démographique garantira aux États-Unis le maintien de sa population active, de son activité économique et ainsi un soutien aux retraités. Et les impacts sur l’environnement seront compensés par le progrès technologique.
La croissance démographique pourrait modifier profondément le paysage urbain américain. Les villes superstars (San Francisco, Boston, Manhattan…) seront plébiscitées par les élites, alors que les classes moyennes se concentreront dans les villes « d’aspiration » (Phoenix, Houston…), qui faciliteront l’ascension sociale.
Il parie aussi sur la renaissance des zones rurales désertées, vers lesquelles pourraient migrer les entreprises de services et les industries de haute technologie. Les petites entreprises et les auto-entrepreneurs pourraient se multiplier.
Il conclut que « l’Amérique de 2050 restera vraisemblablement la seule véritable superpuissance en termes de société, de technologie et de culture ».
Rappelons néanmoins que, depuis 2007, la fécondité diminue aux États-Unis [2] et que, suite à la crise économique, le pays aurait enregistré une vague de départ de migrants, y compris qualifiés [3].
Source : Kotkin Joel, « États-Unis : en 2050, un pays toujours vert », Courrier International, 31 octobre 2012. URL : http://www.courrierinternational.com/article/2012/10/31/en-2050-un-pays-toujours-vert
[1] Auteur de l’ouvrage The Next Hundred Million: America in 2050. Londres : Penguin Books, 2011.
[2] Voir Damon Julien, « Fécondité : les États-Unis derrière la France », note de veille, 8 octobre 2012.
[3] Voir Désaunay Cécile, « Le rêve américain est mort, vive le rêve chinois ? », note de veille, 3 janvier 2012.