L'éducation au XXIe siècle. L'éducation pour tous tout au long de la vie

À la « troisième révolution industrielle » qui intervient maintenant, il convient de répondre par l’adoption d’un nouveau contrat social qui sera, à cette nouvelle ère, ce que l’État providence fut à l’époque industrielle, sauf à dire que, dans le contexte actuel de mondialisation, ce contrat social devra bénéficier à tous et non être réservé à une minorité de privilégiés.
Aux yeux de Jérôme Bindé, l’un des éléments essentiels de ce nouveau contrat social sera l’éducation pour tous tout au long de la vie, seul remède possible à l’analphabétisme et à l’illettrisme qui demeurent de véritables fléaux touchant non seulement les pays pauvres mais aussi ceux que l’on dit développés.
On ne saurait cependant résoudre ces problèmes par le développement de systèmes éducatifs calqués sur ceux d’hier. Il faut fondamentalement repenser les méthodes et les contenus, mettre à profit les nouvelles technologies pour promouvoir l’éducation à distance et l’accès de tous aux sources de la connaissance. Mais il faut aussi être conscient du fait que ces technologies peuvent être à l’origine de nouvelles inégalités, de nouvelles formes d’analphabétisme, et créer un fossé entre une minorité d’élus accédant au « paradis du savoir » et une majorité d’exclus « voués aux enfers de nouveaux ghettos éducatifs ».
Pour l’éviter et permettre vraiment à tous de bénéficier de l’indispensable éducation non seulement initiale mais tout au long de la vie, il faut repenser les structures et promouvoir l’éducation à distance dont l’auteur donne ici plusieurs exemples choisis aussi bien dans les pays du Nord (l’Open University de Londres) que dans ceux du Sud (cf. l’initiative de l’Unesco dans neuf pays en développement).
S’agissant des contenus, Jérôme Bindé insiste sur la nécessité d' »apprendre à apprendre » tout au long de la vie : « apprendre à connaître, apprendre à faire, apprendre à être, mais aussi apprendre à vivre ensemble ». Et s’il souligne l’utilité d’une formation initiale dans certaines disciplines (philosophie, histoire), il ne perd jamais une occasion de rappeler qu’en définitive, le développement et la démocratie passent d’abord et toujours par l’éducation et la formation permanente des aptitudes humaines.