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Le Travail noir et l'économie de demain

Fléau de l’État ou soupape de sécurité économique, le travail noir, qualificatif imagé des activités clandestines est à la « une » de l’actualité. C’est pourtant loin dans les siècles passé qu’il faut chercher ses racines, ainsi que le fait Alfred Sauvy en un historique coloré. En vérité, le travail noir est né avec la première loi sur le travail.
Clandestin par nature, le travail noir se prête mal à évaluation. Or, ces activités souterraines se sont étendues dans tous les types de société sous les formes les plus diverses, voire les plus déconcertantes. De la France, dont Alfred Sauvy analyse longuement la situation, à l’Italie, patrie du travail noir, en passant par la Suède, championne des vertus sociales, il n’est guère de pays qui échappe aux troubles de cette économie parallèle. Pas plus les États-Unis et leur libéralisme que l’Union soviétique et sa planification, ou les pays en développement.
Quoi qu’il soit interdit, toléré ou même encouragé, le travail noir a d’importantes conséquences économiques, sociales, politiques sur la vie d’un pays. Les avantages (pour l’économie) contrebalancent-ils les inconvénients (pour les finances de l’État) ? Comment l’opinion publique réagit-elle, surtout en période de crise ? Et le gouvernement ? Les migrations clandestines ne sont-elles pas, de toutes ces activités, celles qui, illustrant la marche amorcée du Sud vers le Nord, risquent de perturber le plus la planète ?
A ces question, Alfred Sauvy répond avec sa clarté et sa sagesse habituelles. D’un sujet qui nous concerne tous, mais que chacun a tendance à examiner sans recul, il montre les implications mondiales sans jamais sacrifier l’anecdote et le pittoresque. Un ouvrage essentiel et passionnant.

#Économie #Travail