LALLEMENT Michel, « L’Âge du faire. Hacking, travail, anarchie », Seuil, La Couleur des idées, janvier 2015, 448 p.
Voilà un livre qui tranche par son originalité et son sérieux. L’auteur est bien connu pour ses travaux nombreux et rigoureux consacrés au travail. Titulaire de la chaire d’Analyse sociologique du travail, de l’emploi et des organisations du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), il est notamment l’auteur, en 2007, d’un remarquable ouvrage intitulé Le Travail. Une sociologie contemporaine [1]. Mais il s’agit ici d’autre chose. Rompant délibérément avec le nombre impressionnant de livres et d’articles voués à la description et à l’explication des maux du travail (la montée des risques psychosociaux, du stress et de la souffrance) qu’il a lui-même largement contribué à ausculter, Michel Lallement veut avec cette publication tourner la page, redonner de l’espoir, renouer avec les « utopies concrètes » proposées par Ernst Bloch, de manière à mettre en évidence que « l’aliénation dans et par le travail n’est pas une fatalité ». Pou...