Cet article a été écrit un an après l’abolition de l’apartheid et les premières élections multiraciales qui ont conduit Nelson Mandela à la présidence de la République sud-africaine.
Cet événement majeur – témoignage du poids des décisions humaines sur le cours de l’histoire – a d’emblée suscité un immense espoir : celui d’abord de voir s’achever une longue période de barbarie et s’instaurer une démocratie sur fond d’union nationale ; celui ensuite de voir l’Afrique du Sud – dont le potentiel est considérable – adopter une stratégie de développement économique et social qui pourrait faire de ce pays un pôle majeur de développement, entraînant éventuellement dans son sillon toute l’Afrique australe.
Mais, aussi remarquable que fut cette pacifique révolution, aussi importants que soient les atouts de ce pays, les défis qu’il doit relever sont considérables, que ce soit au niveau du changement des mentalités – héritage d’une longue période d’affrontements et de violence -, de l’établissement, sur des bases solides et pérennes, d’une unité nationale, d’une culture et d’institutions démocratiques, de la lutte contre les inégalités, du développement économique et social.
Christian Graeff dresse ici un vaste panorama de l’Afrique du Sud, au plan culturel, politique, économique et social, des atouts et des handicaps qui sont les siens, des défis majeurs qu’elle doit maintenant relever, des progrès accomplis et des enjeux à moyen et à long terme qui l’attendent.
L'Afrique du Sud d'hier à demain. Après l'apartheid, la démocratie ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 199, juin 1995