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La Tentation du repli. Mondialisation, démondialisation (XVe-XXIe siècles)

Analyse de livre

MOREAU DEFARGES Philippe , « La Tentation du repli. Mondialisation, démondialisation (XVe-XXIe siècles) », Odile Jacob, mars 2018, 256 p.

À propos des ouvrages de François Fourquet, Penser la longue durée (Paris : La Découverte, avril 2018), et Philippe Moreau Defarges, La Tentation du repli (Paris : Odile Jacob, mars 2018)

Une même approche géohistorique de la mondialisation, la même conviction qu’il s’agit d’un mouvement inéluctable dicté par la nature humaine, et caractérisé par la « fluidité » du monde et l’intensification incessante des liens entre ses éléments matériels et immatériels, un même fondement théorique selon lequel un leader hégémonique tient le rôle de régulateur ; et pourtant, voici deux ouvrages radicalement différents sur la mondialisation. Si dans La Tentation du repli, Philippe Moreau Defarges, spécialiste des relations internationales, décrit l’histoire de ce mouvement en caractérisant ses grandes évolutions et ses moments de rupture, s’interroge sur la nature du rapport cyclique entre mondialisation et démondialisation et les tensions qu’il suscite, l’économiste François Fourquet, empruntant également à l’Histoire, la philosophie, la sociologie ou même la psychanalyse, propose, dans son essai posthume Penser la longue durée, des concepts souvent iconoclastes, selon l’expression de son contradicteur et néanmoins ami Robert Boyer, afin de rendre compte de la genèse du phénomène.

Comme le rappelle Philippe Moreau Defarges, si le terme de mondialisation n’apparaît qu’au XXe siècle, son existence est aussi ancienne que l’humanité. Du fait de la croissance démographique, des progrès technique ...