Le nouveau Premier ministre indien Narendra Modi (« NaMo ») a annoncé son intention de revitaliser la croissance économique de l’Inde en desserrant le garrot de l’énergie. Sa crédibilité s’appuie sur ses résultats dans l’État du Gujarat depuis 2001. Pourrait-il généraliser cette réussite à l’Inde ?

Plus de 300 millions d’Indiens n’ont pas accès à l’électricité, expliquant pourquoi la deuxième population mondiale n’est que la sixième consommatrice d’énergie. Cet accès est, de plus, erratique et vulnérable (cf. le blackout géant de juillet 2012). Cet aléa permanent conduit à recourir à des générateurs diesel, augmentant la pollution et les importations de carburant. Sans changements radicaux, le doublement anticipé de la demande d’électricité indienne d’ici 2035 [1] conduira à une dégradation de l’accès à l’énergie, doublée d’une augmentation massive des importations et émissions de CO2.
Le pays ne manque cependant pas de ressources. Si la production d’hydrocarbures est faible, outre son potentiel hydroélectrique, solaire et éolien, l’Inde dispose des troisièmes réserves mondiales de charbon, qui fournissent les deux tiers de son électricité. La production de charbon stagne cependant, conduisant à un doublement des importations de 2008 à 2011 [2]. Cette stagnation tient d’abord aux infrastructures sous-dimensionnées (chemins de fer, lignes ...