Freddy Vinet, professeur à l’université Paul Valéry de Montpellier et spécialiste de la gestion des catastrophes, décrit dans ce livre la pandémie de grippe espagnole de 1918, à la fin de la Guerre de 14, dont le bilan humain est le plus lourd depuis la peste noire du XIVe siècle. Ses huit chapitres s’appuient sur des recherches basées sur la consultation de nombreuses archives, notamment celles du Musée de la santé des armées au Val-de-Grâce.
Dans son introduction, il souligne que cette épidémie a été atypique par son ampleur, son développement cyclique de mars 1918 au printemps 1919, sa virulence et le type de ses victimes, et aussi qu’elle pose des questions au-delà de la médecine et de la santé publique. On a retenu les noms de morts célèbres : Guillaume Apollinaire, Edmond Rostand et Egon Schiele ; Georges Clemenceau, le « Père la victoire », et le président Woodrow Wilson furent touchés, en 1919, pendant les négociations de paix à Paris.
L’épidémie fut détectée au Kansas, aux États-Unis, dans un camp de l’armée américaine en mars 1918, et en France en avril, touchant la population civile et les armées française et allemande. La première vague, relativement bénigne, resta circonscrite à l’Europe, une deuxième, à partir de septembre, fit de très nombreuses victimes car la grippe était souvent associée à des pneumonies mortelles touchant en particulier les jeunes ; elle culmina fin octobre. Tous les pays européens, belligérants ou non, furent tou...