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La dîme royale (1706)

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 353, juin 2009

La plupart des lecteurs de Futuribles connaissent Vauban pour ses grandes réalisations dans le domaine de l’urbanisme et de la défense des villes (fortifications, voies d’eau, places d’armes, etc.). Mais nous ignorons souvent la liberté d’esprit qui fut la sienne, et l’amour de la France et des Français qui l’animait.
Le projet de « dîme royale » qu’il proposa à Louis XIV, en vain, et finit par publier sans l’accord du roi, en 1706 (conduisant à sa disgrâce), en témoigne : on y trouve des arguments quasi révolutionnaires pour l’époque, en faveur de l’instauration d’un impôt sur le revenu unique et proportionnel au revenu des individus ; ceci dans le but de mettre fin à l’arbitraire et aux corruptions qui dominent en matière fiscale à travers le royaume, ainsi qu’à la misère et l’injustice qui frappent le « menu peuple ». Espérant oeuvrer au bien commun par sa proposition, Vauban avance aussi que c’est par cette transparence et cette « équité » fiscales, et par la digne reconnaissance de la valeur du peuple qui travaille et produit la richesse du royaume, que celui-ci pourra continuer à prospérer de la manière la plus pacifique possible. Autant d’arguments qui, s’ils avaient été entendus, auraient peut-être changé le cours de l’histoire française, évitant ou retardant les mécontentements qui conduisirent à la Révolution.
Nous reproduisons ici une partie de la préface de Vauban à son projet de dîme royale, dans sa langue d’origine (français du XVIIe siècle), précédée d’une présentation d’André Lebeau.

#Économie domestique #Fiscalité