Stanley Hoffmann, professeur de sciences politiques à l’université de Harvard, auteur de plusieurs livres sur la France et sur la politique étrangère américaine, est un analyste toujours subtil des difficultés rencontrées par Washington dans l’exercice de ses responsabilités internationales.
Il cherche ici à dépasser le constat d’incohérence et d’inefficacité de la diplomatie Carter pour proposer une politique plus réaliste, dont les chances de succès seraient plus grandes.
L’Union soviétique ne voit pas le monde avec les yeux de Washington et ne se contentera jamais du rôle auquel le monde occidental espère pouvoir la limiter. La compétition entre les deux blocs est inévitable et permanente. Pour autant, elle ne peut être vécue sans grands dangers si on se laisse séduire par la manière forte ou acculer à des conflits de prestige. Au contraire, une gestion souple de la compétition est-ouest, sur tous les terrains, permet de laisser le jeu ouvert et de ne pas rompre le dialogue. Pour cela Stanley Hoffmann souhaite à l’Amérique moins d’effets de muscles et plus d’effets de matière grise, la capacité de prévoir – et ce à partir d’une meilleure connaissance des situations régionale – et une plus grande capacité d’agir, en surmontant les crispations idéologiques traditionnelles. Une politique dont l’objectif fondamental reste le même mais dont les moyens s’enrichissent en se diversifiant. L’apprentissage d’un jeu plus complexe.