Un habitant de la Terre utiliserait en moyenne les services d’environ 40 satellites par jour (géolocalisation, météo etc.). Pour répondre à cette demande, mais aussi à la recherche de nouvelles opportunités, les acteurs privés font concurrence aux projets étatiques, chacun cherchant à propulser en orbite des dizaines, des centaines, voire des milliers de satellites supplémentaires, transformant l’espace proche en véritable Far West, selon Anne Bauer [1]. En effet, l’orbite est déjà encombrée au point qu’il est nécessaire de dévier jusqu’à trois satellites par jour pour éviter toute collision. Si les projets des nouveaux entrants dans le spatial voient bien le jour, les problématiques générées par la multiplication des objets satellites en banlieue terrestre devraient s’intensifier. Futuribles a échangé avec Murielle Lafaye, responsable du pôle Intelligence économique du CNES (Centre national d’études spatiales), pour en discuter.
Le 25 février 2020, Cédric Villani a interpellé la ministre française de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, au sujet du programme Starlink de SpaceX, qui prévoit de lancer plusieurs milliers de satellites à basse orbite, l’interrogeant ainsi sur la réponse, urgente selon lui, que la France compte donner à ce projet. Pourquoi ce ton alarmiste ?
M.L. : « Ce qui alarme Cédric Villani ne date pas d’hier. Effectivement, la problématique de l’encombrement de l’espace est revenue sur le devant de la scène au début des années 2010, avec une soudaine prolifération des ...