La part des couples qui restent sans enfant va-t-elle progresser ? La crainte de la « dépopulation » est toujours très médiatisée en France, pays qui n’a toujours pas digéré le fait d’avoir une croissance démographique plus lente que ses voisins au XIXe siècle ! Le courant nataliste reste influent en France et l’autonomie croissante des individus laisse planer l’ombre d’un individualisme débordant, d’un recentrage sur soi-même qui finirait par aboutir à la fin du monde, faute d’enfants.
On en est bien loin. La part des femmes qui demeurent sans enfant à la fin de leur vie féconde (autour de 45 ans) est de 13,5 % pour la dernière génération dont on dispose des données définitives, née entre 1961 et 1965. Ce niveau est quasi identique à celui de la génération née dans les années 1930 (12,7 %). Il est vrai que l’infécondité augmente en revanche chez les hommes. Jusqu’aux générations nées dans les années 1940, elle était de 14 %, on se situe désormais au-delà de 20 % [1].
Part des personnes sans enfant selon le sexe et la génération de naissance (en %)
Source : INSEE, enquête Famille 2011. © Centre d’observation de la société.
La part de la population qui ne souhaite pas avoir d’enfant demeure très faible, de l’ordre de 5 % : 4,4 % chez les femmes et 6,8 % chez les hommes, selon une enquête de l’INED de 2010 [2]. Autour de 5 % pour les moins de 25 ans, le taux diminue à 2,5 % chez les 30-34 ans et remonte à 7 % pour les 40-49 ans. Pour une partie de ces derniers, cette remontée est liée au fait qu’en pratique ils ont de moins en moins de chances d’en avoir.
Avec 95 % d’adultes de 18 à 49 ans qui souhaitent avoir au moins un enfant et entre 80 % et 90 % qui en ont, la France est loin de voir ses maternités se vider. Mais il reste intéressant d’essayer de comprendre quelles sont les ra...