Lancé le 16 août dernier par l’agence spatiale chinoise, Mozi [1] est un satellite de communication quantique expérimental. Fruit de cinq ans de préparation, il est issu du programme Quantum Experiments at Space Scale (Expérience quantique à l’échelle spatiale) qui illustre les importants progrès chinois de ces dernières années dans le domaine spatial [2] et les communications. Désormais acteur incontournable de l’innovation et concurrent technologique des États-Unis, la Chine espère devenir le leader des communications quantiques satellitaires [3] .
Durant deux ans, ce satellite de 620 kilogrammes situé en orbite terrestre basse (à 500 kilomètres au-dessus de la Terre) mènera différentes expérimentations de communication quantique. Il doit notamment faciliter l’échange d’informations sensibles de manière ultrasécurisée. Dans le même temps, il permettra d’améliorer la compréhension des phénomènes de la mécanique quantique.
Ce mode de transmission quantique se différencie de ceux en place à l’heure actuelle par l’utilisation des propriétés physiques quantiques. Le système n’est plus seulement sécurisé via la cryptographie et donc l’emploi d’algorithmes, mais également par des propriétés physiques. Les données sont inscrites dans les propriétés physiques des photons (particules de la lumière). Par leurs propriétés quantiques, ces particules ne peuvent être interceptées sans que leurs propriétés physiques ne soient modifiées. Autrement dit, une interception de celles-ci pourrait entraîner une altération des données qu’elles contiennent. Dans le même temps, la modification des propriétés physiques permettrait au destinataire de détecter l’interception.
Ce système qui permet actuellement la transmission de faibles quantités de données, en l’occurrence des clefs cryptographiques, a déjà ét...