La voiture est un marqueur des classes moyennes. Dans les pays riches, elle a longtemps incarné l’accès à la classe moyenne. Aujourd’hui sa possession, dans bien des cas, devient plus un problème qu’une distinction positive. Dans les pays émergents, en revanche, l’accès à la voiture, qui augmente puissamment, marque l’affirmation de nouvelles classes moyennes.
On souligne souvent, dans les pays occidentaux, le déclassement et l’inquiétude des classes moyennes, tandis que, dans les pays émergents, les classes moyennes seraient à l’aube d’une phase d’expansion. Il y aurait ainsi des dynamiques de « moyennisation » dans des pays émergents et des dynamiques de « démoyennisation » dans des pays du vieux monde. Si l’on doit toujours prendre des précautions avec les données et les formules, il est tout de même tentant de dire que le XXe siècle aura été celui des classes moyennes occidentales tandis que le XXIe sera probablement celui des classes moyennes actuellement émergentes. S’intéresser à la voiture des classes moyennes, dans ces deux contextes, est une manière d’illustrer ce mouvement, qui est basculement.
Entre l’immense population pauvre et la petite élite riche qui caractérisent, à des degrés variés, les pays en développement, on repère en effet des classes moyennes en plein essor. Ces populations constituent de gigantesques opportunités et défis sur les plans politique et économique.
Les classes moyennes donnent lieu, en réalité, à une infinie variété de propositions pour les caractériser et d’appréciations sur la plasticité de la notion et l’implosion de la catégorie. Au risque, souvent, de s’y perdre. Afin de se retrouver simplement, on s’intéresse ici à une caractérisation singulière des classes moyennes : l’accès à l’automobile.
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