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Tocqueville, précurseur de la troisième voie

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 262, mars 2001

Extraordinairement actuelle est la pensée d’Alexis de Tocqueville qui, voyant la pauvreté se développer, à l’époque, sous l’effet de l’industrialisation, renvoie dos à dos le libéralisme et le socialisme, plaide pour la recherche d’une  » troisième voie  » qui préfigure à maints égards la pensée d’Anthony Giddens et la politique de Tony Blair.
Sa critique du socialisme et du libéralisme paraît aujourd’hui encore très juste et percutante, particulièrement lorsqu’il dénonce, d’un côté tout ce qui entrave la liberté humaine, de l’autre ce qui menace l’égalité. Et son propos est encore plus actuel lorsque, par exemple, il plaide pour l’établissement de minima sociaux mais contre des formes d’assistance sans contrepartie, plaidoyer qui préfigure le débat qui porte aujourd’hui sur le workfare et la proposition récente, en France, d’un PARE (plan d’aide au retour à l’emploi).
 » Tocqueville ne veut ni de l’État protecteur qui ne permet pas l’épanouissement des individus, ni d’un État absent qui laisse toute la place à la régulation unique du marché  » écrit Éric Keslassy qui montre notamment comment le philosophe milite à la fois pour le revenu minimum, et contre les formules d’assistance qui instaureraient  » une classe oisive et paresseuse vivant aux dépens de la classe industrielle et travailleuse « .
Tout aussi intéressante et actuelle est sa pensée, ici relatée par Éric Keslassy, concernant la manière de concilier égalité et liberté et son plaidoyer pour les solidarités locales, niveau par excellence où, naturellement, peut s’exercer la démocratie et peuvent se souder des solidarités.

#Politique économique #Rétroprospective