Il n’est guère de réflexions prospectives qui ne passent par une bonne analyse rétrospective. Aussi, avant d’agiter le spectre du fascisme, convient-il d’étudier l’origine de l’extrême droite la percée, aux dernières élections belges, a fait sensation ?
Selon Xavier Mabille, réputé pour être un des meilleurs analystes politiques de la Belgique, il convient de distinguer clairement l’ascension du parti nationaliste Vlaams Blok et celui du Front National. Le premier s’inscrit, selon l’auteur dans une tradition nationaliste vivace et fort ancienne en Flandre, il constitue donc une tendance lourde qui n’est guère contestable et dont les dernières consultations électorales ont révélé le regain d’influence.
Tel n’est pas le cas du second : l’extrême droite en Wallonie et à Bruxelles, hormis aux élections de 1936, fut toujours très divisée et n’a guère, jusqu’à présent, réuni beaucoup de suffrages. Toutefois, souligne Xavier Mabille, le Front National, dynamisé par ses succès en France, a joué un rôle fédérateur incontestable, sinon assuré d’une réelle pérennité.
Certes, reconnaît finalement l’auteur, l’extrême droite a rencontré un réel succès et le phénomène revêt une réelle gravité, mais elle devrait à l’avenir rester divisée et donc marginale.
L'extrême-droite aux élections belges
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 161, janvier 1992